Nous en avons tous rêvé, de la pièce en plus. De la véranda à l’extension en bois, des quelques mètres carrés en plus aux dimensions qui, pour les plus ambitieux, avoisinent celles d’une salle de bal, comme nous serions mieux avec un peu plus d’espace ! Avant de se lancer dans le projet, il y a quelques règles à connaître, et des écueils à éviter.

Identifier les contraintes

Tout d’abord, il est nécessaire d’identifier le terrain, donc les contraintes. Ou va se situer cette extension ? Dans la verticalité d’abord, il se peut qu’elle soit en rez-de-chaussée, ou, plus acrobatique, sur plusieurs niveaux ou même qu’il s’agisse carrément de surélever le toit de l’actuelle demeure… Tout est possible, mais dans la plupart des cas il va s’avérer indispensable de faire appel à une équipe de professionnels. Puis, il faut s’interroger sur les dimensions de l’extension. S’il s’agit de plein pied, il se peut que le terrain soit en pente, fait de matière fragile ou inondable…

Construire une extension demande aussi que soient respectées les règles d’urbanisme et de copropriété. Il ne sert à rien de rêver d’une véranda, si le projet n’a pas été approuvé par l’assemblée des copropriétaires, et n’a pas reçu l’aval de la mairie du lieu d’habitation ! En effet, si vous passez outre ses règles et que vous faites uniquement ce que vous avez décidé, vous risqueriez d’avoir des problèmes par la suite. Construire une extension véranda doit se faire dans les règles de l’art. Pensez à bien anticiper tous les éventuels problèmes que cela peut poser mais aussi d’identifier les contraintes en fonction du type de véranda souhaité : en PVC, en aluminium, en fer forgé, en acier… Selon les matériaux utilisés, la marche à suivre n’est pas la même. Mais rassurez-vous, quel que soit l’aménagement de votre maison, il est toujours possible d’installer une véranda.

Enfin, dans tous les cas, il faut s’interroger sur la vue des éventuels vis-à-vis, et les modalités de passage ou de stationnement des véhicules qu’une extension mal positionnée viendrait gêner.

Faire appel à un architecte professionnel

C’est une obligation légale si l’extension dépasse une surface de 150 mètres carrés. Dans les autres cas, le recours à l’architecte, s’il n’est pas obligatoire, peut s’avérer précieux. Son expérience et sa connaissance de la réglementation seront un gain de temps précieux, et l’assurance d’un projet réussi au final. Il vous aidera à ne négliger aucun point, pour aboutir à ce que votre extension soit une pièce agréable à vivre, tout simplement.

Parmi eux, les ouvertures qui vont amener de la luminosité (fenêtres, puits de lumière…). A noter, une extension orientée plein-sud demandera, pour être agréable au quotidien, une protection contre le soleil d’été. L’isolation phonique du projet doit aussi être étudiée, ainsi que l’isolation thermique.

Se renseigner sur les bases de la réglementation thermique

L’isolation thermique d’une extension est essentielle, pour votre confort, et aussi pour votre porte-monnaie : attention aux frais de chauffage astronomiques d’une pièce mal isolée !
La réglementation thermique est précise, et constamment renouvelée. Elle envisage le cas des « parties nouvelles d’un bâtiment existant » différemment selon qu’il s’agit d’une petite extension (moins de 150 m2 et moins de 30% de surface « SHONRT », où « surface hors-œuvre nette » créée) ou pas. Les extensions de petite taille se voient appliquer une réglementation thermique moins contraignante. La SHONRT s’obtient après déduction des coursives, balcons, loggias, combles non aménagés, garages, et des vérandas non chauffées.

Les autres, c’est-à-dire les extensions de plus de 150 mètres carrés, ou créant 30% ou plus de SHORNT, doivent se conformer aux exigences d’isolation élevées précisées dans la réglementation thermique en date 12 juillet 2010, communément appelée « RT 2012 », et précisée par plusieurs arrêts du Conseil d’Etat et par un arrêté du 30 avril 2013. Il s’agit tout à la fois d’un niveau de performance énergétique du bâtiment (température de confort) et de son étanchéité, de l’emploi de matériaux de qualité, de techniques en accord avec les normes de construction et écologiques (notamment, le peu de rejet de gaz à effet de serre). Deux attestations vont contrôler le respect des exigences de réglementation thermique, l’une doit être jointe au dépôt du permis de construire, l’autre doit être fournie à l’achèvement des travaux.

Notons que la réglementation thermique est destinée à évoluer encore, avec, à l’horizon 2020, le souci d’arriver à ce que les bâtiments produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment : la « RT 2020 » et ses maisons à énergie positive est déjà en préparation.

Ne pas faire l’impasse sur l’esthétisme

En plus de s’intéresser à la faisabilité du projet, un architecte va étudier aussi à l’esthétique globale de la maison, en intégrant harmonieusement l’extension au bâtiment déjà existant. Un professionnel saura créer une extension de caractère (bardage en bois, mur de pierres traditionnelles…) qui donnera une vraie plus-value à votre projet. Il pourra vous montrer les projets qu’il a déjà réalisés, ce qui vous permettra d’affiner le vôtre.

Trouver de l’aide pour monter un projet solide

Un projet d’extension de maison ne se réalise pas tout seul. Nous avons déjà évoqué l’aide précieuse apportée par un architecte. Il va sans dire qu’une entreprise d’artisans professionnels sera la mieux à même de réaliser les divers travaux nécessaires à l’ajout de cette extension à votre domicile, de la pose d’une véranda, à l’agrandissement d’une charpente, en passant par l’isolation thermique de murs ou d’une toiture.

N’hésitez pas à demander plusieurs devis, et comparez. C’est là que commence véritablement votre projet. Une fois choisie la bonne équipe de professionnels, vous serez entouré des meilleurs alliés pour qu’il aboutisse et soit conforme à vos attentes.

Appréhender les lois de l’urbanisme

Le plan local d’urbanisme (PLU) de la commune doit être précisément étudié, car il fixe les contraintes en matière d’emprise au sol et de hauteur de l’extension. Il peut aussi, notamment dans les zones touristiques, interdire certains coloris de façade, ou imposer un panel de couleurs possibles.

Il impose aussi de déposer une demande de permis de construire si l’extension ajoute une surface au sol de plus de 40 mètres carrés à la maison initiale ou si, dans le cas d’un ajout compris entre 20 et 40 mètres carrés, elle a pour effet de porter la surface totale de l’habitation à 150 mètres carrés au moins. Entre 5 et 40 mètres carrés, il faut juste déposer une déclaration préalable de travaux. Telles sont les principales règles du PLU. En outre, le Règlement national d’urbanisme peut interdire tout simplement l’ajout de constructions sur certains territoires.

Alors, vous en rêviez de cette pièce en plus ? C’est tout à fait possible ! Mais commencez par faire une petite visite au service d’urbanisme de votre commune, et entourez-vous des conseils d’un ou de plusieurs professionnels. Votre projet n’en sera que plus réussi, et dans de meilleurs délais.